CONSEILS DE COACH – C’est une épreuve redoutée des concours des écoles d’ingénieurs. Xavier Carbonneau, directeur de l’épreuve commune TIPE (travail d’initiative personnelle encadré), donne ses conseils.

Une nouvelle année scolaire démarre pour les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques. Avec, bien entendu, les concours de fin d’année en ligne de mire. L’épreuve d’évaluation des TIPE est organisée en commun par le Concours Centrale-Supélec, les Concours Communs Polytechniques, le Concours Commun Mines-Ponts et la Banque filière PT (Physique Technologie). Il s’agit d’un oral de 30 minutes redouté. Xavier Carbonneau, directeur de l’épreuve commune TIPE, donne cinq conseils pour convaincre les examinateurs.

«Répéter devant un candide, qui découvre le sujet permet de voir si les planches s’enchaînent logiquement et si le déroulé est clair»Xavier Cabonneau, directeur de l’épreuve commune TIPE (travail d’initiative personnelle encadré)

1. Choisir un sujet motivant

Le thème du TIPE de l’année 2018-2019 est connu, il s’agit de ”transport”. Le plus important est que le candidat choisisse un sujet qui soit motivant, qui l’intéresse, car c’est un travail au long court. Il risque sinon, de subir son projet. Une fois le sujet repéré, un premier travail de recherche attend l’élève. Il doit vérifier qu’il a accès à une documentation sérieuse, et pas seulement des articles de presse. Il existe de nombreux sites proposant des documents scientifiques, comme ResearchGate ou Google Scholar. Attention également à ne pas partir sur un sujet trop difficile: il doit rester au niveau d’un élève de prépa.

2. Ne pas s’y prendre au dernier moment

Débordés par le rythme de la prépa, certains élèves se mettent trop tard sur leur TIPE. Il faut commencer à travailler dès le début de l’année, pour profiter des conseils de son enseignant référent, sans que celui-ci ne soit débordé. Cela permet aussi de commencer à trier et se répartir les tâches si l’on est en groupe, de bien choisir son sujet et sa problématique et de pouvoir rectifier le tir si l’on fait des erreurs. Après chaque séance de travail, il faut prendre quelques minutes pour rédiger une petite conclusion qui résume ce qu’on a appris durant cette séance. Au moment de la rédaction, cela permet d’avoir tous les éléments et de les re-situer dans le contexte”. Quelques minutes qui sont loin d’être perdues.

3. Travail en groupe ou en solo: attention aux batailles d’ego

Parmi les 17.000 candidats ayant passé l’épreuve de TIPE en 2018, la moitié a travaillé en groupe, l’autre seule. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. D’un côté, le travail en groupe enrichit le projet pour lui donner plus d’envergure: n’oublions pas que le métier d’ingénieur est collectif. Mais certains sont plus efficaces seuls, d’autant que gérer un groupe n’est pas toujours facile. Si d’autres élèves travaillent sur des sujets similaires, il peut être intéressant de se rapprocher et de réaliser le TIPE ensemble.

4. Contacter des chercheurs et des industriels: mieux vaut mettre les formes

Solliciter des experts dans des laboratoires de recherche, des écoles ou des entreprises peut enrichir le projet. Mais pour les contacter, mieux vaut mettre les formes, être clair dans son message et montrer que l’on a déjà travaillé le sujet. Les gens ne sont pas un guichet inépuisable, il faut aller vers eux de façon constructive. Bien entendu, sur le thème de cette année, un domaine en pleine mutation, le fait de parler à des professionnels qui connaissent le secteur est un plus, cela permet d’avancer plus vite. Un court mail poli, en se présentant brièvement, en expliquant son sujet, le rapport avec la personne contactée et des questions précises a toutes ses chances de recevoir une réponse.

5. Préparation de l’oral: répétez avec un candide

L’épreuve dure 30 minutes: le premier quart d’heure est réservé à la présentation du projet par le candidat, le second à des échanges avec le binôme d’examinateurs. Qu’il ait travaillé en groupe ou seul, le candidat passe individuellement. Il doit parler du groupe et du projet global, mais 80 % de la présentation doit être centrée sur son travail: qu’est-ce qu’il a fait, quelle est sa plus-value? Et pour la conclusion, il peut revenir sur les résultats du groupe. L’essentiel est de mettre en avant sa contribution, avec honnêteté. Donc si l’on a connu un échec pendant le projet, ou si l’on ne connaît pas la réponse à une question, il faut se montrer honnête.

Il faut aussi préparer son oral, avec des diapositives aérées et visuelles, sans phases entières interminables. Plutôt des images et des mots d’accroche, pour que les examinateurs se concentrent sur le discours du candidat. Il faut aussi éviter les sous-entendus, car ils ne connaissent pas dans le détail l’intégralité du projet. Répéter devant un candide, qui découvre le sujet, peut être une bonne idée, car cela permet de voir si les planches s’enchaînent logiquement et si le déroulé est clair”. Une quinzaine de diapositives suffisent généralement pour un quart d’heure de présentation. Et une petite conclusion claire et précise est idéale pour terminer en beauté son exposé.

 

■ Il est également recommandé aux candidats de visiter la rubrique TIPE sur le site SCEI. Ils y trouveront le règlement de l’épreuve, les recommandations et le rapport de l’année précédente.

 

source: etudiant.lefigaro.fr

Par Laura Makary • Publié le • Mis à jour le

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